dimanche 4 mai 2008

Candi Staton, La Soul Au Féminin



Plus d'acrobatie pour la journée. Le bloguer jongleur que je suis s'est foulé un muscle. Je reste donc dans les voix chaudes que L'Amérique nous offre, comme on offre un chocolat.
Candi Staton pourrait être la grande sœur de Sharon Jones. Elle est, en tous cas, celle qui traversa les périodes, en vivant au jour le jour l'évolution de ce que j'appelle la Black Music. Elle commence sa carrière de chanteuse dans le registre du Gospel dans les années 60. Elle prend un tournant Soul avec sa signature pour le label Fame au début des années 70. Elle devient Disco en ralliant la maison Warner en 1974. Le disco s'éteint peu à peu au milieu des années 80. Candi Staton se retourne vers le Gospel. Aujourd'hui agé de 68 ans, c'est une grande dame de la musique que l'on retrouve avec cette compilation de ses meilleurs titres de la période Soul. Le label Fame a rallié Capitols Reccords. Le label nous propose avec ces 26 titres enregistrés entre 1969 et 1974, une collection de perles. Des bijoux qui sont à mettre en évidence face aux navrantes réalisations qui suivront.

Candi Staton : The Thanks I Get For Loving You

Sharon Jones : Dap Dippin With ...



Spéciale dédicace aux amateurs de grands écarts. Passer de "Third" à ce swinguesque opus de Sharon Jones And The Dap Kings relève du plus extraordinaire exercice d'acrobatie. Au fait, le cirque Pinder est à Marseille, aurait il besoin d'un funambule ?
Le funk est une fois de plus au rendez vous avec Sharon. "Naturally", son deuxième album était une claque. Ce premier album, enregistré en 2002 est la genèse de ce vaccin contre la morosité.
Le son, parlons un tout petit peu de ce son qui n'a rien à voir avec les productions RnBisantes que les chaines dites musicales nous servent à longueur de journée. Le son est comme New York, ville ou tout peut arriver, sanctuaire du pire mais aussi du meilleur. Le meilleur est condensé dans ces onze plages musicales aux accents groovesques si chers à mon cœur. C'est donc à Brooklyn qu'enregistrèrent les Dap Kings ce premier et majestueux opus de la voix soul qui porte le nom de Sharon Jones.
Cet album, j'ai mis plus de deux ans pour mettre la main dessus. Il ne me reste plus que le troisième et dernier opus en date à acquérir. Une mission quasiment impossible. Mais vous commencez à me connaitre, j'adore relever les défis...
Pour les frustrés qui ne sauraient oû se procurer leur album 100% Funk, je vous invite à vous dandiner sur les titres que je mets à votre disposition.
Let's Funk The Funk !!!

Sharon Jones : The Dap Dip


Sharon Jones : Give Me A Chance

Portishead : Third



Allez donc savoir ce qui peut vous tomber sur la tête un Dimanche matin en plein marché dans un village provençal. Pouvions nous prévoir ce qui se passerait en appuyant sur la touche Play du lecteur lorsque le troisième opus du combo bristolien fut inséré ?
Non .
Certainement Pas.
Même le "Machin Gun" était une ruse, un indice auquel on avait dès son écoute portait trop d'intérêt. Cet album n'est pas un album de Portishead. Cet album est l'album de Portishead version "dix ans dans les dents". Il est l'album de Portishead le plus sombre, le moins lisible, le moins évident, et donc le plus formidable car porté par la vision de ces musiciens qui se croisèrent dans les bureaux livides de l'ANPE anglaise.
Ce disque est , comme tout opus qui clôture une trilogie, le plus personnel.
Dix ans de mutisme pour accoucher de ce chamboulement sonore, loin des rythmes en sourdines qui habitaient les deux premières galettes. On empreinte les codes mais on détruit la route qui mène à l'évidence. Que c'est osé, que c'est gonflé, et que c'est réussi !!!
Les mélodies sont toujours aussi peu faciles, mais tellement accrocheuses. Des mélodies déguisées en arracheuses de dents sans anesthésies générales.
Dans les années 90, nous écoutions Portishead en nous disant que leur musique était sombre et que notre monde semblait tout de même bien plus lumineux. Aujourd'hui, à l'écoute de cette obscure et dramatique musicalité, nous ne pouvons même plus nous raccrocher à l'euphorie de notre pauvre monde. Mais alors, après avoir anticipé notre avenir, Portishead serait devenu la bande originale de notre planète malade ?
"Third" n'est pas à prescrire à un dépressif. Le soleil doit être de la partie pour une première écoute. Dans le cas contraire, après l'écoute de ce ras de marrée névrotique, précipitez vous sur le dernier Madonna pour voir que le rien est encore plus tragique... Vous écraserez le trop plein de sucre avarié et vous rempilerez pour une deuxième dose de "Third".

Portishead : The Rip