vendredi 4 juillet 2008

Alain Bashung : Bleu Pétrole



Voici un des rares chanteurs français qui a su me faire vibrer. Un personnage, un caractère, une voix, et toujours ces textes énigmatiques, beaux et aux multiples lectures. J'ai le souvenir d'un concert dans l'Olympia de l'ancienne époque, celui qui était petit, charmant, et encore humain. Un concert de cet homme maitre de la maison, dans la finesse mais avec cette force retenue qui le caractérise souvent. Oui c'est ce qui me fascine chez ce gentleman de la chanson française. J'ai le souvenir d'une photo de Bashung ligoté dos à dos avec son homologue, Mr Serge Gainsbourg. Cette photo, je l'ai longuement observé chez un de ses anciens musiciens. Un homme sans qui je n'aurai pas connu ma première vocation de sonorisateur de concert qui m'a permis de côtoyer ce monde artistique de l'intérieur.
Mais revenons à ce "Bleu Pétrole". Cet album ne trouve pas sa force dans la production, comme souvent chez Bashung. C'est assez dépouillé et assez ressemblant d'un titre à l'autre. Non, ce qui rend cet opus sublime, c'est bien la grandeur des compositions, des textes et la voix de celui que je placerai tout en haut de notre famille de chanteurs à texte. C'est tranchant comme un couteau tapant le cœur de l'homme aux multiples blessures. C'est fort comme un whisky de cent ans d'age. C'est profond comme l'océan en pleine nuit sans lune. Et tout cela donne ce Bleu sombre, cette couleur sans limite, cette guitare folk qui ne pourra jamais disparaitre. Et même l'hommage rendu à Leonard Cohen réadapté en français par Monsieur Graeme Allwright touche les étoiles de la beauté. Car les intervenants de notoriétés certaines sont légions sur cet album. De Manset à Allwright en passant par la voix de Louise Attaque, Gaëtan Roussel.



Alain Bashung : Je T'Ai Manqué