jeudi 3 juillet 2008

Marsatac 2008



L'an dernier, je m'étais enivré des prestations de Architecture In Helsinki, et du passage ravageur de The Divine Comedy. Cette année la programmation est d'aussi bonne facture. Jugez-en par vous-même en découvrant la liste des artistes présents pour la dixième édition du festival de la musique électronique à Marseille, Marsatac.



Le Site Officiel: www.marsatac.com

The Notwist : The Devil, You + Me



Vous vous souvenez de The Notwist? Je vous en avais parlé lors d'une chronique élogieuse concernant leur album "Shrink". Et bien ces petits génies des osn triturés et de la pop classieuse et bien léchée ont frappé encore plus fort avec leur dernier opus, "The Devil, You + Me". Un album tout en finesse qui cache derrière sa pochette au dessin énigmatique 44 minutes d'un bonheur musical non dissimulable. Ce qui est encore plus redoutable, c'est l'ensemble de l'opus, pas un titre ne se ressemble ou n'est produit de la même façon. Tout est surprise, et la surprise est divine après chaque fin de titre, car le titre suivant est magique et sublime son prédécesseur. Non, je vous assure, je n'en fais pas trop. Cet album est à ranger à côté d'un "In Rainbow".



Pour ceux qui ne connaissent pas encore le prodigieux travail de ces quatre allemands, le festival Marsatac leur donnera l'occasion de réparer cette lacune.

The Notwist : Where In This World

Boscoe



Partir d'un album et retracer l'histoire comme on mènerait une enquête. Voici la mission que je me suis proposé de mener durant ces chroniques musicales dans Muzik In Mars. Mais là, je sèche, pas de témoins de ce son, digne des grandes révélations avec ces huit titres qui habitent la galette. Un album sorti, apparemment dans les années 70. Un américain originaire du Niger, vivant à Chicago est le créateur de ce mélange Soul, Jazz, Psychédelisme et Funk. Voilà le topo de ce CD qui est sorti des temples d'un label indépendant, un pressage tiré des bandes ou d'un vinyle conservé comme un trésor.
Le trésor est musical et précieux.
Chicago, milieu des années 70, des musiciens enflamment les clubs d'une musique qui commence à buzzer. On parle d'une soul jazzy aux influences de groupe comme The Art Ensemble Of Chicago ou du Sun Ra. Le groupe décide de rentrer en studio pour immortaliser l'ambiance de leurs compositions. On sent le discours politique d'une minorité en plein réveil revendicateur. L'album sortira et sera enterré après de longues années. Jusqu'à ce qu'un garage soit visité en 2001 et que le saxophoniste du groupe de l'époque, Daryl Johnson, décide de ressortir l'album sur son label Aestuarium. Il retrouve les bandes de l'enregistrement pour en proposer une version remasterisée.
L'album est à l'image du titre que je vous propose d'écouter, flamboyant d'énergie et d'originalité. Il a certainement dû passer entre les oreilles d'une Erikah Badu, qui avec son "New Amerykah" a tenté une relecture de cet ouvrage qui est, encore aujourd'hui, à la pointe de ce que la Black Music peut faire de mieux.

Boscoe : Writin' On The Wall