lundi 16 juin 2008

I Used To Be Alright ...



Je n'ai plus de voix, je ne sais pas par quoi commencer, je reviens d'un rêve éveillé, et tout semble ne pas vouloir redevenir comme avant. Comme le dit mon si beau tee-shirt, "I Used To Be Alright, What Happened ?". Ce qui s'est passé, c'est un arrêt du temps conventionnel. Les aiguilles sont devenues immobiles le temps de deux soirées mémorables dans les arènes de Nîmes.
Radiohead foule, à nouveau, le sol de ce lieu devenu mythique pour les amoureux des mélodies chamboulées de Thom York et de ses quatre amis d'enfance qui l'accompagnent sur scène.
Vous dire qu'il fallait assister aux deux prestations me parait être trop évident tellement les signes annonciateurs étaient nombreux. Nîmes, le désir de faire le tour du compteur Radiohead, la volonté de marquer les esprits. Tout était là pour que cet instant soit unique, et il le fût.
Je vais donc vous compter ce rêve musical qui commence donc le jour de mes 35 ans.
Nîmes, 14 Juin 2008, 18h30, la foule devant l'entrée de l'arène est compacte, impatiente, hystérique. Les portes s'ouvrent et à peine installés, nous découvrons une scène démesurée qui nous révèlera bien des surprises.
Après une première partie charmante assurée par la très fluo Bat For Lashes, la tension monte lorsque se déploient des longs néons blancs qui envahissent littéralement la scène.
Le noir se fait, une boucle rythmique synthétique résonne dans l'enceinte nîmoise, les cinq musiciens apparaissent.



PART 1 Radiohead à Nîmes Première Prise
Nous aurons droit à six titres du sublime dernier album, "In Rainbows". La set-list est en dent de scie, passant d'un titre énervé à une comptine musicale. Et nous voguons sur l'océan agité mais mené de mains de maitres par les extra-terrestres oxfordiens. Ajouter à ces six titres, "Pyramid Song", "Everything In Its Right Place", "There there" et vous aurez les neufs compositions qui seront les pièces du puzzle communes aux deux offices du soir Radioheadiens. Pour le reste, les set-lists seront tout simplement différentes.
Le son est monumental, d'une précision ultime, une parfaite cohésion entre des ultras basses qui ne bavent pas et des aigues percutants qui ne vrillent à aucun moment les oreilles. La lumière est dantesque, les effets avec les leds en forme de néon rendent divinement bien, l'écran sur lequel sont projetées les images des cinq musiciens semble être l'écran de contrôle de la flotte.
Mais parlons des titres de cette première soirée. Il y en aura donc des surprises avec des "No Surprises" par-ci, des "Karma Police" par là, en passant par un grand "Planet Telex" qui ouvre le deuxième opus de la formation. Et puis il y eut ces deux rappels durant lesquels nous priâmes d'un seul homme lorsque les premiers accords de "Talk Show Host" retentirent dans l'arène. Thom York fut surement pris d'un spasme jouissif et perdit le fil des paroles ce qui l'amena à reprendre le titre du début. Un titre qui amena une explosion incommensurable dans le public. Cette explosion donna suite, dans un dixième de seconde, à un silence respectueux quand retentit le "Exit Music (For a Film)". Nous passions de la folie amoureuse au deuil d'un Roméo découvrant sa Juliette empoisonnée. Deux heures et quinze minutes de plaisir partagé entre un public conquis et un groupe unique mené par la voix la plus artistiquement aboutie depuis des dizaines d'années. Mais ce n'était qu'un début, qu'une mise en bouche. Il y avait une suite à cette soirée et c'est là que la situation est "juste" magnifique.



PART 2 : Radiohead réécrit son histoire
Nîmes, Dimanche 15 Juin 2008, 18h00.
Le ciel est lourd, il pluviote, le soleil ne perce plus depuis quelques heures. le son de la première partie est brouillon, plus fort que la veille. Mon expérience d'ancien sonorisateur me fait penser que Radiohead risque d'essuyer les plâtres pendant leurs deux premiers titres. Ça ne loupe pas, l'entrée est fracassante avec un son qui part dans tous les sens, le public est heureux mais perplexe. Cette sensation disparaitra avec un "All I Need" qui pose l'ambiance pour de bon. Le son redevient grandiose. Le groupe est à nouveau maitre à bord. La folie habite Jonny Greenwood qui a repris la vigueur dans son jeux moins certain la veille. Les neuf titres en commun avec la première soirée s'intercale avec toute une série de compositions ressorties des placards. Je vais donc rendre folle furieuse la jeune demoiselle qui avait ses impératifs parisiens, il y eut "Paranoïd Andoïd", "Just", "Flake Plastic Trees", "Airbag", et un "You And Whose Army ?" pour lequel Thom York au piano s'amusa à nous faire de longs clins d'œil avec sa caméra.
"What Happened ?"... Le rêve n'a pas de fin... J'ai ces images dans ma tête... J'ai les titres qui s'enchainent... J'ai ce titre qui ouvre notre émission de Février, la spéciale Radiohead, qui fut jouer les deux soirs en deuxième rappel avec Thom York jouant de sa mini batterie comme un gamin prenant un plaisir juvénile certain.
Alors, doucement, le retour au quotidien va revenir et nous replonger dans d'autres univers sonores. Mais pour sûr, cette formation fut, est, et restera l'une de mes préférée.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Hey!
Ah Nico! je réalise toujours pas là! que je viens de les voir pour la première fois en live! et en plus à Nîmes! Ah... c'était vraiment magique et inoubliable!
Merci de nous faire revivre ça dans ta superbe chronique!
Ah mais je vois que vous avez eu du pot aussi le 14! vous avez eu "Excit Music" ! quel cadeau ;)
Allez passe une bonne journée et à bientôt!
Bye. Bises. Céline.