mardi 2 septembre 2008

Un Mois Plus Tard ...



Pour la première fois en trois ans, ma rentrée fut une douce sucrerie à déguster. Il est vrai que j’avais laissé l’endroit en de bonnes mains et que les quatre mois de grands travaux avaient porté leurs fruits. La rentrée s’annonceait donc des plus propices et des plus sereines. Je me disais donc que j’aurais du temps pour me replonger dans mes chroniques musicales. Pourtant, il n’en fut rien. Le temps fila tel un papillon de lumière fleuretant avec le soleil. Je m’excuse donc auprès des fidèles lecteurs de Muzik In Mars. Les choses reprenant leur rythme de croisières, je m’apperçois qu’il est grand temps de vous faire part des découvertes, des coups de cœur et des histoires que je croise durant ces journées à vous proposer des écoutes de qualité.
Je commencerai par l’histoire de ce collectionneur américain qui décida de vendre sa mine de musique sur Ebay. L’homme s’est autoproclamé le plus grand collectioneur de musique au monde. Il possède plus d’un million de disques dont 300.000 CD. Sa femme agacée par ces galettes qui envahissaient leur habitation lui fit comprendre que c’était elle ou ses disques. L’homme ouvrit donc un magasin de disque et décida de préserver un exemplaire de chaque album pour constituer une sorte de médiathéque. Le projet fonctionna jusqu’au jour où pour des problèmes de santé, il se trouva dans l’obligation de fermer boutique. Pour payer ses soins, il décida de mettre en vente l’intégralité de sa collection sur Ebay. Un choix à contre-cœur pour cet homme qui se définit comme l’antinumérique. Son discours est le suivant, lorsqu’une personne achète un disque, elle achéte non seulement la musique, mais aussi tout l’univers qui l’entoure, de la pochette, aux informations qui ont été données sur la fabrication de l’album. Elle achète aussi le moment où le disquaire lui a vendu cette galette, le conseil qui l’a guidé jusqu’à ce son. Le virtuel ne propose que le son, et ce son manque cruellement de contact humain. Pourtant la musique est le langage universel entre les hommes. Étrange époque ou cette musique devient une sorte de plaisir solitaire non partagé et parfois illégal…
J’enchainerai avec ce documentaire diffusé sur Arte qui m’a particulièrement touché. Daniel Barenboim est un chef d’orchestre, pianiste reconnu internationalement. Il a la double nationalité israélienne et palestinienne. Avec son meilleur ami, un musicien palestinien, ils créèrent un orchestre symphonique dont les musiciens habitent tout le Proche Orient. Ainsi se croisent des musiciens palestiniens, libanais, jordaniens, syriens et israéliens. Tous sont là pour parler le même langage, la musique. Tous sont là pour apprendre ce que le maître Barenboim a de plus important à donner, le plaisir et le partage de ce langage qui met tout le monde au diapason, la musique. Implicitement, tous se côtoient, s’entraident dans leur pratique de l’instrument. Des liens sont créés, et ces musiciens apprennent à se connaitre, discutent, se racontent leurs vies, leurs joies, leurs blessures et leurs espoirs. Tous se rendent compte qu’il est facile de dialoguer lorsque le langage est le même. Ces musiciens joueront dans le monde entier. Le documentaire montrera le concert ultime de ces hommes et femmes passionnés de musique qui dépasseront leurs peurs, leurs ignorances pour être dirigé par cet homme à Ramalah. Un hommage de Barenboim à son ami décédé six moius plus tôt.
Deux histoires de passion pour reprendre le fil de ce site.
Deux bouts de vie pour nous rappeler que la musique est un art compréhensible de tous à partir du moment où l’on décide de s’ouvrir au monde et de laisser nos oreilles aux aguets de la moindre expérience musicale.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci. C'est une belle flamme d'espoir que tu a ravigoré.